Cédric YAMDJEU, Fondateur d'Afropreneurs Emerging Leaders, partage son expertise dans un article bien documenté qui explore les différences entre les secteurs du cacao en Côte d'Ivoire et au Cameroun, offrant une analyse détaillée de cette disparité.
Excellente lecture !!! << Cacao : " Pourquoi les planteurs du Cameroun gagnent 3 fois plus que leurs frères de Côte d’Ivoire? "
Selon #AGENCE #ECOFIN et nos #recherches par rapport à la Côte d'Ivoire, voici les raisons des différences :
Le régime de fixation des prix aux producteurs
Le gap entre les tarifs perçus en Côte d’Ivoire et au Cameroun s’explique notamment par le système de fixation des prix. En effet, dans le pays d’Afrique de l’Ouest, les prix aux producteurs sont gérés par le Conseil du Café-Cacao (CCC), qui garantit que ceux-ci perçoivent un seuil minimum de 60 % des prix mondiaux. Dans le cadre des ventes par anticipation se déroulant depuis 2011 dans le secteur, le régulateur cède 80 % de la récolte par avance, ce qui lui permet de fixer les tarifs en début de chaque campagne principale (octobre) et intermédiaire (avril).
De fait, la revalorisation ou non des prix se fait tous les 6 mois en Côte d’Ivoire. Au Cameroun, selon la Banque mondiale, les exploitants perçoivent entre 80 et 90 % des prix mondiaux et les tarifs fluctuent au gré de l’évolution des cours du marché tout au long de l’année cacaoyère. Ce faisant, les exploitants camerounais peuvent tirer profit dans l’immédiat de la hausse des cours comme c’est le cas actuellement ou au contraire pâtir fortement de la volatilité des prix ou de leur effondrement.
Les modalités de commercialisation intérieure
Au Cameroun, le système de vente du cacao sur le marché intérieur est complètement libéralisé. La multiplication des acteurs commerciaux depuis une dizaine d’années a renforcé le jeu de la concurrence et poussé vers le haut les prix accordés aux producteurs.
Dans le pays, le gouvernement a instauré depuis 2019 l’autorisation officielle de vendre le cacao de manière groupée en se basant sur les prix de référence publiés par l'Office national du café et du cacao (ONCC), qui supervise la qualité et s’occupe du suivi des exportations.
Grâce à ce système, qui utilise le même principe que les enchères, les exploitants, par l'intermédiaire de leur groupement, peuvent négocier directement avec les multinationales ou des transformateurs locaux, des prix d'achat en fonction du meilleur tarif offert sur le marché, de la quantité et de la qualité de leur production. Ce faisant, ceux-ci peuvent éviter de traiter avec de nombreux intermédiaires comme en Côte d’Ivoire.
La qualité
Au Cameroun, les fèves de cacao se commercialisent à un prix particulièrement élevé sur les marchés mondiaux également en raison des efforts fournis pour améliorer la qualité. Dans le pays, il existe une combinaison d’interventions au niveau de l’exploitation et en aval de la chaîne de commercialisation pour permettre de différencier l’offre au niveau de la qualité, contrairement à ce qui se passe en Côte d’Ivoire où, selon les analystes, l’organisation et la régulation n’incitent pas particulièrement les producteurs à s’y attacher. >>